François Machado - Hypèthre - Baalbek
Hypèthre - Baalbek - Fibers, polymers - 120 x 80 cm


Des bâtiments sous l’air, à l’air, dans le temps. De leur construction se sont usées, évaporées les parties les plus délicates. Ce sont des charpentes, des tissus, des menuiseries, des cordages, des enduits, des couleurs, des ciselures …

Des éléments comme en équilibre, comme maintenus par le désir de les avoir là, à ce moment-là. La façon dont ils sont faits, la matière dont ils sont faits, l’emplacement qui leur est donné, même le mouvement qu’on leur laisse, sont la façon dont on souhaite en user, sont la façon dont on vit avec.
L’usure, la disparition, la modification, la destruction, le renouveau de cette dentelle de ténues subtilités sont le temps qui passe.

Les florentins ont redécouvert les constructions antiques, les barcelonais l’art gothique, les américains les monuments mayas. Des édifices dont le long voyage à travers les années, les siècles, les millénaires même, a magnifié la puissante ossature.

Nous sommes face à de majestueuses bases de conceptions desquelles l’imagination se lance à faire foisonner l’activité qui allait avec. On construit, on reconstruit, et s’y mêle le temps auquel on vit. Multitudes d’attitudes misent en matière qui se recompose à travers nos aspirations et qui, tout en étant guidée par de robustes édifications, s’imprègne de l’air du temps.

La surface de la pièce est recouverte d’une matière fine et légère qui est frottée pour faire apparaître le bâtiment avec lequel elle est imbriquée. La nouvelle matière obtenue par cette opération est ré-appliquée en une émanation granuleuse et mouvementée, laissant rêver les esquisses de projets qui commencent à se composer, l’entremêlement dans le temps de ce qui perdure et de ce qui disparaît.