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Fontenay -
polymères, fibres, pigments - 79 x 59 cm
De l’autre côté de la mer Égée, en Anatolie centrale, se trouve le vaste réseau des caravansérails bâtis au XIIIe siècles par les souverains seldjoukides. Étonnamment, ces caravansérails fortifiés, dont la fonction est d’accueillir et de sécuriser les caravanes de chameaux le long des voies commerciales, présentent de profondes analogies avec des constructions d’un tout autre usage ayant vu le jour un peu moins d’un siècle plus tôt en France : les églises cisterciennes.
La similitude entre ces deux types d’ouvrage est à chercher dans un héritage partagé encore bien plus ancien. Une vigoureuse culture architecturale, trouvant ses racines dans l’édification des nouvelles églises, était en effet présente en Arménie et en Syrie du Nord dès les premiers siècles chrétiens. Au nombre de ses innovations, la voûte en berceau brisé et l’arc brisé. Ce sont ces principes qui, dans un premier temps, seront introduits en Occident pour devenir emblématiques de l’architecture des abbayes cisterciennes, et ensuite, cumulés à la conception spatiale de ces abbayes, seront utilisés par les bâtisseurs arméno-syriens pour répondre aux commandes des sultans anatoliens.
Devant nous disparaissent le chœur des églises et la muraille des caravansérails.